samedi 6 février 2010

Avoir une prise (étape 3)

Pour Gendlin, l'accès au ressenti corporel n'est pas suffisant pour «faire du Focusing». Pour qu'un processus soit complet, il doit y avoir un mouvement.

Dans le processus de Focusing quelque chose en nous bouge et se transforme parce qu'on lui porte attention. Afin d'aider le mouvement intérieur, il est important de pouvoir rester en présence de ce «quelque chose» qui est là et que l'on nomme le «ressenti corporel».

Ce ressenti peut être étrange et difficile à décrire au début. La plupart du temps il faut lui laisser un peu de temps pour qu'il se forme. Certaines questions, utilisées de façon judicieuse, peuvent aider à la formation du ressenti corporel. Il pourra, par exemple, se préciser par une couleur, une texture, une matière (mou, coulant ou dur comme du béton par exemple) ou une qualité émotionnelle (lourd, écrasé, rempli de peine).

Lorsque des mots ou des images viennent nous aider à préciser le sens corporel, on dit alors qu'il y a une «prise». Cette «prise» est la 3e étape du Focusing. Elle nous permettra ensuite d'entrer en relation avec ce ressenti pour en apprendre quelque chose et pour qu'un mouvement puisse se produire (étape 4).

La «prise» n'est pas une image qui peut se détacher du ressenti. Il est important par exemple de garder un lien qui nous ramène à la manière dont cette «prise» se ressent à l'intérieur de nous.

Une sorte d'aller et retour s'établit entre la «prise» et le «ressenti» et c'est de là que peut venir le mouvement corporel. S'il y a de la peine par exemple, Gendlin nous demande de rester en contact avec cette place qui pleure en nous. S'il y a une «incompréhension profonde» nous pouvons rester en contact avec la manière dont cette incompréhension se manifeste en nous. Des images pourront alors en émerger, ou d'autres mots, ou quelque chose de nouveau et d'inattendu.

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