vendredi 1 mai 2009

L'origine du Focusing


Le Focusing découle des travaux de E.T. Gendlin et de sa compréhension de la nature humaine. Gendlin est un philosophe qui a étudié la psychologie. Il a travaillé avec Carl Rogers à l'université de Chicago dans les années 50.

Rogers et son équipe ont observés des sessions de thérapies enregistrées dans le but de d'explorer les processus de guérison à l'oeuvre dans le cadre de différents types de thérapies. À la grande surprise des observateurs, la plus grande découverte a été de réaliser qu'il était possible de prédire dès les premières minutes d'une session et au début de la thérapie, quels étaient les clients les plus susceptibles de progresser et de résoudre leurs difficultés. Il s'agissait simplement d'observer le client. Certaines personnes prenaient le temps de s'arrêter, tournaient leur attention vers l'intérieur et laissaient ainsi émerger une suite à leurs pensées et à leurs paroles. Parce que la réponse provenait de l'intérieur et que la réflexion progressait de façon constante, leur processus d'actualisation était actif. Il était possible pour ces personnes de laisser se développer en eux les réponses qui convenaient à leur problématique et d'ajuster ces réponses aux circonstances de leurs vies.

Surpris par cette observation, Gendlin décida alors de comprendre ce que faisaient ces gens et tenta par la suite d'enseigner cette façon d'''être avec soi'' afin que tous puissent en bénéficier. Cette façon d'''être avec soi'', dans son propre espace intérieur, se nomme maintenant ''Focusing'' et il est possible pour chaque être humain de développer cette habileté.

2 commentaires:

  1. Je me demande dans quelle mesure les conclusions de cette étude ont été une surprise pour Gendlin lui-même et si quelque part il n'anticipait pas déjà ces résultats.

    Dans un article à caractère biographique (http://www.focusing.org/gendlin/docs/gol_2181.html), il explique que son père se basait sur son "sentiment" quand il devait prendre une décision quant à la façon de fuir ("Outside he explained that he could not trust this man. My father said that his feeling had said "no" to him. My father had already said this many times: "I follow my feeling." (...). I was surprised then and also asked often myself later what kind of feeling it is which tells you something.")

    Dans un texte qui se trouve au début de "Le développement de la personne", Rogers note également : "Chaque fois que j'ai fait confiance à un sentiment interne et non intellectuel, j'ai découvert la sagesse de mon action (...). J'ai appris à respecter davantage ses idées vagues qui m'apparaissent parfois, et que je sens être signifiantes".

    La thèse de doctorat de Gendlin porte sur l'interaction entre sens corporel et symboles et sur la création de significations qui en découle.

    Bien sûr, dans ces différents écrits et cette étude, je sais pas ce qui est antérieur à quoi.


    C'est juste une question qui me vient à l'esprit et qui me permet d'inaugurer les commentaires sur votre blog.

    Merci.

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  2. Bonjour Jean-Marc

    Le commentaire est tout à fait pertinent et je suis surtout très heureuse que vous ayez pris le temps d'écrire sur ce blog qui, je l'espère, aura longue vie.

    Vous inaugurez également, avec ce commentaire, les références à la librairie de Gendlin qui se trouve sur le site de l'Institut de Focusing. Les écrits de Gendlin sont une source inépuisable d'enseignements pour les lecteurs ayant l'habileté de lire les textes en anglais.

    Concernant l'étonnement de Gendlin lors des recherches sur les processus thérapeutiques, je vais simplement référer au livre ''Focusing : au centre de soi''. Au tout début du chapitre 1 (p.16 de l'édition 2006) il dit: ''Ce qui nous a le plus étonnés au cours de nos recherches, ce fut de pouvoir identifier, dès les deux premières séances de thérapie, les patients qui possédaient cette faculté interne déterminante. Nous pouvions prédire le succès ou l'échec de la thérapie par la seule analyse des premières séances.'' Et un peu plus loin : ''À l'époque de nos recherches, cette déouverte nous avait atterrés. Des thérapeutes et leurs patents allaient consacrer tant d'efforts, de désirs, d'espoir, de dévouement et d'argent à une cause que nous pensions perdue d'avance!''

    Je crois bien qu'à cette époque Gendlin savait déjà ressentir. Ce qu'il ne savait pas, je crois, était toute l'importance que ce processus pouvait avoir dans la vie des gens.

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